La mise en place de la réforme de la formation professionnelle bouscule le paysage de la formation en France et impose de nouveaux droits pour les salariés et de nouvelles obligations pour les employeurs. Régine Ferrère, vice-présidente de l’Union professionnelle de la beauté (UPB) en charge du dialogue social, nous fournit son éclairage.
Il s’agit avant tout de corriger les inégalités d’accès à la formation, de permettre à tous les salariés et à tous les chefs d’entreprise de se préparer à la transformation des métiers dont on parle tant en cette période de réforme des retraites, d’avoir accès à des formations qui donnent une compétence effective, une rémunération supérieure pour le salarié, et une meilleure compétitivité à l’entreprise. Pour cela, il a fallu faire le tri dans les organismes de formation, en mettant en place un décret qualité qui aura pour effet de simplifier l’offre, en réduisant le nombre d’acteurs et de formations.
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Que financeront les sommes collectées ?
Elles financeront le plan de développement de compétences qui remplace les actions financées par l’ancien dispositif. Il regroupe l’ensemble des actions et des mesures retenues par l’employeur au regard de la stratégie de l’entreprise et de ses projets de développement, soit les actions de formation, les bilans de compétences et la validation des acquis de l’expérience.
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Qu’est-ce que le Compte professionnel de formation ou CPF ?
Il annule et remplace le Droit individuel à la formation (DIF). Le CPF s’adresse au salarié du secteur public et privé, au conjoint collaborateur, à la personne en recherche d’un emploi et aux dirigeants non-salariés, artisans, commerçants et auto-entrepreneurs.
Il permet à toute personne active d’acquérir des droits à la formation utilisables tout au long de sa vie professionnelle. Le demandeur d’emploi peut également mobiliser son CPF pour suivre la formation de son choix. Pour cela, il suffit de présenter à Pôle emploi son projet et le devis de la formation. Il peut compléter le montant disponible sur son compte, lorsque celui-ci ne couvre pas la totalité du coût de la formation. Pôle emploi, le Conseil régional ou d’autres institutions peuvent également intervenir pour l’aider dans cette démarche.
OÙ VERSER SES CONTRIBUTIONS CETTE ANNÉE ?
Les entreprises verseront leurs contributions au titre de 2019 et de 2020 à l’OPCO des entreprises de proximité ou OPCO EP. Une contribution est également prévue pour les dirigeants non-salariés artisans et commerçants et pour les auto-entrepreneurs.
- Commerçants : 0,25 % du PASS.
- Professions libérales : 0,25 % du PASS.
- Artisans : 0,29 % du PASS.
- Micro-entrepreneurs : 0,3 % du CA pour une activité artisanale.