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Suite à la réforme de l’apprentissage mise en place en 2018, l’enseignement évolue en privilégiant l’expérience de terrain et en visant à faciliter l’insertion professionnelle des étudiants à terme. Jacqueline Peyrefitte, présidente du groupe Peyrefitte pour qui le savoir-être fait toute la différence, nous délivre son analyse.

1/ La formation par le biais de l’apprentissage est aujourd’hui encouragée par les instances gouvernementales, que pensez-vous de cette évolution ?

Jacqueline Peyrefitte : Il me semble normal que les écoles de qualité certifiées par France compétences (ndlr : instance de gouvernance nationale de la formation professionnelle et de l’apprentissage) puissent désormais, elles aussi, devenir Centre de formation d’apprentissage (CFA). L’obtention de ce statut est très encadrée et réglementée. Pour être reconnu CFA, l’école doit présenter son dossier à un organisme certificateur spécifique à la branche dont elle dépend. Celui-ci va contrôler les process internes (à savoir : sept critères et 32 indicateurs pour la formation continue et l’apprentissage), puis donner, ou non, son aval. Une fois cette certification obtenue, l’école peut afficher le label Qualiopi, exigé par France compétences, et dispenser la formation professionnelle, ainsi que percevoir des fonds publics.

2/ Qu’est-ce que l’apprentissage va changer au niveau de votre enseignement ?

J.P. : L’apprentissage possède ses propres règles, qui sont différentes de celles exigées par le contrat de professionnalisation. En fonction du type de diplôme ou titre reconnu au Répertoire national de la certification professionnelle (RNCP) préparé, il faudra choisir l’une ou l’autre solution afin d’orienter au mieux l’employeur. En règle générale, les entreprises optent pour le contrat d’apprentissage car il revient moins cher, mais elles ne réalisent pas toujours que le stagiaire passe plus de temps à l’école et donc moins de temps sur le lieu d’apprentissage. À l’inverse et bien qu’un peu plus onéreux, le contrat de professionnalisation prévoit une présence plus importante de l’élève sur le lieu de travail. Une harmonisation entre ces deux types de contrat tend toutefois aujourd’hui à s’opérer et je suis persuadée, qu’à terme, ils ne feront plus qu’un. Enfin, il faut savoir qu’historiquement, dans notre branche, le CAP en contrat d’apprentissage ou alternance n’est pas monnaie courante, car le jeune, qui n’a que 14 ou 15 ans, est encore inexpérimenté et donc peu rentable pour l’employeur. Alors qu’un étudiant déjà titulaire du CAP est immédiatement opérationnel et peut être plus facilement accompagné vers un brevet de professionnalisation via un contrat de professionnalisation.

3/ Comment cette évolution se traduit-elle dans les campus du groupe Peyrefitte ?

J.P. : Tous nos campus – Lyon, Aix-les-Bains, Aix-en-Provence –, vont proposer, dès la rentrée 2020, le contrat d’apprentissage et le contrat de professionnalisation pour tous les diplômes et titres reconnus par le RNCP. Nous sommes aujourd’hui en pleine réflexion quant à la meilleure solution à proposer, car plusieurs options s’offrent à nous. Si le contrat d’apprentissage correspond, en théorie, à une semaine à l’école et trois semaines en entreprise, il doit avant tout respecter un quota d’heures. Et c’est en fonction de celui-ci que nous établirons un planning de présence en entreprise et à l’école pouvant combiner semaines complètes ou journées en semaine. N’oublions pas qu’à ce niveau, qu’il s’agisse d’apprentissage ou de professionnalisation, trois acteurs sont au cœur du dispositif : le jeune, l’employeur, et le centre de formation, qui est bien souvent sollicité par les deux premiers. Notre rôle est d’établir les contrats, certes, mais surtout de réaliser des « mariages » afin de mettre en place une alternance qui permette au jeune de réussir et de s’épanouir sur son lieu de travail. Un suivi est bien sûr assuré tout au long du contrat.