Le Fonds d’assurance formation des chefs d’entreprise artisanale (FAFCEA) est une association loi 1901, habilitée par le ministère chargé de l’Économie, des Finances et de l’Emploi. Il a pour mission d’organiser, de développer et de promouvoir la formation des chefs d’entreprise artisanale. Guillaume Dartois, président du FAFCEA, a répondu à nos questions.
Pouvez-vous resituer le champ d’action du FAFCEA auprès des esthéticiennes chefs d’entreprise ?
Guillaume Dartois : Le FAFCEA est le fonds d’assurance formation pour les chefs d’entreprise exerçant une activité artisanale. Ceux exerçant dans le secteur de l’esthétique font partie de ce giron. Les contributions pour la formation sont collectées par les URSSAF, transmises ensuite à France Compétence, puis reversées par cette dernière au FAFCEA. Selon les organismes de formation, le FAFCEA finance soit directement la formation de l’artisane ou de l’artisan, soit paye en subrogation auprès de l’organisme de formation.
Suite à ces deux années marquées par la crise sanitaire, le FAFCEA a-t-il adopté des mesures pour soutenir la formation continue des chefs d’entreprises artisanale ?
G. D. : Dès le 13 mars 2020, les services du FAFCEA se sont organisés pour télétravailler, cela trois jours avant l’annonce du confinement du 16 mars 2020. Dès le dimanche 15 mars 2020, j’ai lancé une réflexion quant à l’adaptation de nos conditions de financement. Dans les quinze jours qui ont suivi l’annonce de la fermeture des commerces dits « non essentiels », j’ai invité le Conseil d’administration du FAFCEA à décider de financer des formations à distance et nous avons porté la durée de formation finançable de 7 à 4 heures pour tenir compte des contraintes liées au confinement. Bien que n’ayant pas mission pour proposer davantage, nous sommes restés sur le pied de guerre pour accompagner aussi bien les artisans que les organismes de formation.
En quoi le regroupement du FAFCEA et des Conseils de la formation en un FAF (Fonds d’assurance formation) unique, prévu dans le projet de loi pour les indépendants, peut-il affecter le financement de la formation des professionnels artisans du secteur de la beauté ?
G. D. : Aujourd’hui, un artisan cotise 0,29 % de contribution pour la formation collectés par les URSSAF, dont 0,17 % sont versés au FAFCEA pour les formations de gestion spécifique et techniques, et 0,12 % aux Conseils de la formation (CDF) pour les stages de formation transversaux. S’il y a un refus de financement de la part des CDF en raison d’un manque de budget par exemple, le FAFCEA prend alors en charge le financement des formations transversales. Le regroupement du FAFCEA et des CDF en un FAF unique au 1er septembre ne changera donc rien pour l’artisan, qui devra simplement déposer son dossier auprès du FAFCEA plutôt qu’auprès du Conseil de la formation. Le FAFCEA connaît déjà ce périmètre. Autrement dit, il est prêt pour gérer ce qui ne constitue pas un nouveau terrain d’action.
On ne se lance pas dans un parcours de formation sans avoir préparé son projet, quel serait votre conseil ?
G. D. : Quand on veut se former pour améliorer ses compétences, il faut au préalable déterminer les besoins de l’institut et ceux du chef d’entreprise, car la formation doit toujours avoir une valeur ajoutée. Pas question de suivre un stage pour se faire plaisir. La formation venant en appui de la gestion de l’établissement et du geste technique, je recommande de s’orienter vers des formations innovantes ayant vocation à faire progresser l’entreprise comme par exemple celles sur le numérique, désormais indispensables pour communiquer sur les réseaux sociaux, ou celles permettant de s’approprier les nouvelles tendances ou les nouvelles technologies.
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