Sculpter son corps repose avant tout sur l’équilibre du microbiote, un pilier essentiel de notre santé encore méconnu. Mais quel rôle joue cet allié invisible dans les cures minceur ?​

En plus des soins minceur proposés en institut, l’attention se porte désormais sur le bien-être intérieur du ventre. Le microbiote, acteur clé de la santé digestive et générale, influence directement l’apparence du corps. Selon Martine Cotinat, médecin gastro-entérologue spécialiste des problèmes liés à l’alimentation, « l’intestin est la capitale microbienne de l’organisme et contient un nombre incroyable de micro-organismes sans lesquels nous ne pouvons pas vivre en bonne santé ». Le microbiote, propre à chacun, se constitue dès la naissance par voie basse. « Son bon équilibre dépend ensuite de l’allaitement, souligne Manon Borderie, naturopathe spécialisée en santé hormonale chez la femme et troubles digestifs. Il est la clé de la diversité du microbiote de l’enfant et permet de le défendre contre les infections ou les allergies ».

Un microbiote déséquilibré favorise la prise de poids

Le déséquilibre du microbiote entraîne des difficultés, à commencer par un excès pondéral. Des recherches ont d’ailleurs prouvé qu’il existe un lien entre la richesse en certaines bactéries intestinales et l’obésité. Et pour cause : ” les fonctions principales du microbiote résident dans la production de vitamines nécessaires au bon fonctionnement du corps, comme la K ou la B21, souligne Manon Borderie. Il intervient également dans la régulation de l’humeur grâce à la libération de la sérotonine. Il assure aussi la production d’acides gras à courte chaîne (AGCC) qui garantissent les bons mouvements du colon, influencent le stockage des graisses et renforcent la muqueuse de l’intestin grêle… Parmi ses autres rôles s’ajoutent la bonne absorption des minéraux comme le fer ou le zinc et la sensibilité à l’insuline. Sous le poids de facteurs environnementaux ou d’une mauvaise hygiène de vie, les bonnes bactéries du microbiote disparaissent peu à peu au profit d’autres, plus néfastes pour le corps.”

Une influence sur le stockage et déstockage des graisses

Cette rupture dans l’équilibre intestinal, appelée dysbiose, engendre des ballonnements, des gaz odorants, des gonflements, des intolérances ou encore des maux comme des remontées acides. « Le microbiote va alors extraire plus d’énergie à partir des aliments et augmenter la capacité d’absorption des nutriments. Il induit aussi une augmentation de la perméabilité de l’intestin et une inflammation avec en conséquence une résistance à l’insuline, explique Martine Cotinat. Cet ensemble de perturbations favorise le stockage des graisses ». Parmi ces perturbations, la surprolifération de candida albicans par exemple entraîne des pulsions de sucres incontrôlables avec la consommation d’aliments gras et sucrés qui augmente la balance calorique, complète Manon Borderie.

De la nécessité d’un microbiote équilibré

Restaurer l’équilibre du microbiote intestinal figure donc parmi les approches à envisager pour aider ceux qui souhaitent retrouver une silhouette plus harmonieuse. Il peut alors mieux digérer les fibres alimentaires que l’organisme ne peut pas métaboliser seul. Les AGCC produits fournissent plus facilement l’énergie à l’organisme, régulent l’utilisation des graisses et le stockage des lipides et modulent la dépense énergétique. Le microbiote équilibré influence également la production d’hormones clés dans la régulation de l’appétit comme la leptine et la ghréline et ainsi favorise la production des signaux hormonaux pour réduire la faim. Pour restaurer cet équilibre, Jean-Michel Lecerf, médecin nutritionniste à l’Institut Pasteur de Lille, conseille dans une étude publiée dans Actualités pharmaceutiques en 2021 de réapprendre aux femmes et aux hommes à manger avec plaisir, même des aliments gras, et d’arrêter de criminaliser les comportements alimentaires.

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