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L’actualité des professionnels de la beauté et du bien-être

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Auteur(s) : Anne-Lise Favier

9/12/2022

nutricosmétique

Née dans les années 1980, la nutricosmétique connaît un boom ces dernières années. D’où vient cette tendance et pourquoi fait-elle autant parler ?

  

 

La nutricosmétique désigne les compléments alimentaires consacrés à la beauté. Qu’ils soient destinés à booster la croissance des ongles et des cheveux, à améliorer l’état de la peau souffrant d’imperfections ou à lutter contre les effets de l’âge, ils sont devenus les incontournables des beautystas. Apparus dans les années 1980, ils ont été lancés par un biochimiste suédois, Åke Dahlgren, qui fut le premier à mettre sur le marché un produit – Imedeen – conçu pour lutter contre le photo-vieillissement de la peau. Ce fut ensuite au marché de la minceur de s’emparer du phénomène, promettant lissage de la peau d’orange, drainage de la rétention d’eau et perte centimétrique.

Nutricosmétique : un marché trusté par les pharmacies

D’après la société mondiale d’études de marché Market Research Future (MRFR), le chiffre d’affaires global de ventes de nutricosmétiques dans le monde pourrait atteindre le chiffre record de 6,5 milliards de dollars en 2028 avec une hausse annuelle de 6,5 % par an. Toujours d’après l’étude menée par MRFR, les Asiatiques et les Américains ont cette culture de la nutricosmétique très ancrée dans leurs pratiques et trustent le marché. Leur utilisation n’est en revanche pas aussi systématique en Europe. Cependant, les Français rattrapent peu à peu leur retard puisque selon les derniers chiffres du Syndicat national des compléments alimentaires (Synadiet), le marché de la beauté a bondi en 2021, enregistrant jusqu’à 16,7 % de hausse en pharmacie et 15,9 % en parapharmacie. C’est d’ailleurs le monde de l’officine qui concentre encore majoritairement le marché des nutricosmétiques. En cause ? La forme dans laquelle ils sont présentés – gélules, comprimés, solution buvable sous forme de gouttes ou poudre – qui rappelle certainement la galénique de leurs lointains cousins les médicaments.

Une législation plus souple

La comparaison avec les médicaments s’arrête là, puisque les nutricosmétiques sont des compléments alimentaires : ils se composent de vitamines, minéraux et extraits de plantes et ne sont pas soumis à des règles d’autorisation de mise sur le marché, pas plus qu’ils ne sont contrôlés au niveau de leur efficacité. Seule leur production doit répondre aux mêmes règles que celle de l’industrie agro-alimentaire. Ainsi, les additifs qui les composent doivent être autorisés en alimentation humaine et l’usage des pesticides doit être maintenu dans les normes définies. Leur efficacité et leur potentielle toxicité ne sont pas contrôlée par des instances sanitaires spécifiques.

Bienfaits beauté et tendances

S’appuyant sur différentes allégations beauté, les marques de nutricosmétique y ont trouvé un formidable levier de croissance : en effet qui n’a jamais rêvé d’une chevelure plus fournie, d’une peau plus rebondie, plus saine, sans imperfections et d’ongles plus forts ? Et si ces arguments font le terreau du développement de la nutricosmétique, il en est un nouveau qui commence à entrer lui aussi dans l’arène : celui du microbiote. L’objectif est alors d’ingérer des probiotiques qui vont remettre à l’équilibre cet écosystème pour redonner à la peau toute sa beauté. Ainsi, en utilisant différentes combinaisons de nutricosmétiques, on peut agir sur plusieurs paramètres beauté : le tout étant de bien le comprendre pour bien le conseiller. Et qui mieux qu’une esthéticienne, conseillère beauté par excellence, est à même de remplir ce rôle ? Maintenant, la balle est dans votre camp !

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