LE VIEILLISSEMENT DE LA PEAU : QUELLES CAUSES ?

Le vieillissement de la peau est le résultat d’un ensemble de processus biologiques de mieux en mieux maîtrisés. En connaître les différentes étapes présente un intérêt majeur quand on est esthéticienne, tant en matière de recherche médicale que de cosmétologie.

Le terme de « vieillissement cutané » recouvre un processus biologique complexe, associant facteurs internes et externes. La peau est le plus grand organe du corps humain, dont elle recouvre 16 % du poids total. Si elle manifeste un dynamisme étonnant, elle est aussi très vulnérable. Le processus de vieillissement de la peau s’observe à un double niveau, cellulaire et clinique. Il résulte à la fois de facteurs internes ou intrinsèques (génétiques et biologiques), et externes ou extrinsèques (liés à l’environnement). Parmi ces derniers, 90 % sont imputables au rayonnement UV.

Le vieillissement cutané intrinsèque

Le vieillissement intrinsèque est un processus universel qui se produit dans tous les organismes vivants, qu’il s’agisse d’espèce, d’organe ou de cellule. Également appelé vieillissement génétique ou biologique, il débute dès la naissance. C’est une évolution de longue haleine, peu visible dans les premiers temps, mais qui progresse de manière inexorable et de plus en plus apparente au fil des années. Les conséquences de ce vieillissement s’observent de diverses manières : formation de rides et ridules, relâchement de la peau et moindre élasticité, déshydratation et vulnérabilité accrue. Ceci n’étant que les effets visibles de ce qui se passe à l’intérieur du corps, avec un taux de division cellulaire en chute constante dans l’épiderme.

Le vieillissement cutané extrinsèque

Le vieillissement extrinsèque concerne uniquement les zones de la peau ayant également été en contact avec l’exposome. A savoir, l’ensemble des expositions environnementales auxquelles nous sommes soumis tout au long de notre existence via notre alimentation, l’air que nous respirons, notre environnement sonore, psychoaffectif ou socioéconomique. Et surtout, notre exposition au rayonnement UV. Ce processus présente des caractéristiques visuelles distinctes de celles du vieillissement biologique de la peau. On note ainsi la formation de rides, mais aussi une dégénérescence massive des fibres élastiques au profit d’une élastose solaire (accumulation anormale de fibres élastiques, tronquées et désorganisées), ou encore des modifications de la taille et de l’organisation des fibres de collagène et une dysplasie (lésion) cellulaire étendue. A la clé, une pigmentation irrégulière ou encore un épaississement de la couche cornée.

L’inflamm’aging, une réaction immunitaire à l’agression solaire

Les agressions extérieures entraînent une expression accrue des médiateurs des inflammations et des allergies, même si ce processus passe souvent inaperçu à ses débuts. Les découvertes récentes ont montré que le rayonnement UV constitue un facteur aggravant dans le cadre de maladies inflammatoires chroniques de la peau comme par exemple la rosacée. Dans ce contexte, on parle également d’« inflamm’aging », c’est-à-dire de « vieillissement inflammatoire ». Un phénomène confirmé par la multiplication, dans l’organisme, des mastocytes et des histiocytes (les cellules de défense immunitaire), en réaction de défense à cet équilibre mis en péril.

La couche cutanée impactée à tous les niveaux

Tout au long de la vie, et en particulier en raison de l’action de facteurs externes tels que le rayonnement UV, la peau évolue. Une évolution corrélée à l’accélération des signes typiques du vieillissement. Les effets sont perceptibles à tous les niveaux de la couche cutanée. Sont ainsi impactés, entre autres, les kératinocytes épidermiques (la majorité des cellules de l’épiderme), les fibres de collagène et d’élastine, la teneur en acide hyaluronique et l’activité d’enzymes spécifiques. En conséquence, la peau perd de son élasticité. Les interactions entre le derme et l’épiderme, à la zone de jonction dermo-épidermique, s’affaiblissent, entraînant l’apparition de rides en partie irréversibles. D’où l’importance de prévenir efficacement leur apparition.

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